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Le Mottier
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Canton de la Côte Saint André en 1870

Sur les flancs d'une colline boisée, au nord-est de la Côte-Saint André, se trouve la commune du Mottier, dont le territoire est traversé par la route de La Frette à Bourgoin. Cette commune est remarquable, non seulement par son église, mais encore par les ruines d'un vieux château appelé le Château de Bocsozel.

L'Eglise du Mottier provient d'un ancien prieuré de Bénédictins qui remonte évidemment, dit M.A. Macé dans son "Itinéraire du chemin de fer de Saint-Rambert à Grenoble", au 11ème siècle.

Le clocher, le portail, la voûte, n'ont aucun caractère. Mais ce qu'il faut conserver à tout prix, c'est le choeur, qui est un des types les plus parfaits de l'architecture romane secondaire. L'ensemble de ce choeur, ayant besoin d'urgentes réparations, présente les caractères les plus nettement accusés de l'architecture du 11ème siècle, et c'est une des plus belles oeuvres que l'art roman ait laissées dans notre pays.

La voûte repose sur des arcades à plein cintre, d'inégale ouverture, qui s'appuient sur huit colonnes cylindriques dont les chapiteaux sont infiniment variés, intéressants et curieux. Ces chapiteaux sont tous plus ou moins cubiques et les deux du fond affectent surtout cette forme.

M. Macé pense que ceux-ci appartiennent à une construction plus ancienne, parce que les dessins, tout à fait primitifs et archaïques qui les décorent, dessins en losanges entre-croisés, ne sont nullement historiés, tandis que les chapiteaux des 6 autres colonnes représentent des fleurs, des serpents entrelacés, des figures, des personnages entiers, des sujets historiés très variés et sculptés par des artistes beaucoup plus habiles.

Le Château de Bocsozel, dont il n'existe plus que quelques pans de murailles et une tour dont les soubassements seuls sont anciens, couvrait évidemment autrefois le sommet de ce coteau dont la hauteur atteint 570 mètres au-dessus du niveau de la mer.

La famille de Bocsozel, dont une des branches posséda, à partir du 13ème siècle, la terre importante de Maubec, près de Bourgoin, est une des plus célèbres de l'histoire du Dauphiné, surtout, dit M. Macé, parce que, jusqu'au traité de 1355, qui céda aux rois-dauphins toutes les possessions des comtes de Savoie en deçà du Guiers, les membres de cette famille furent les plus ardents appuis des comtes de Savoie.

Suivant Guy Allard, Humbert de Bocsozel était conseiller du comte de Savoie en l'an 1290. Guillaume et Hugues de Bocsozel, père et fils, se signalèrent à la bataille de Varey, en l'an 1325.
Jacques de Bocsozel, chevalier de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, mourut à la prise de Rhodes.
Chacun sait, ajoute Guy Allard, la funeste aventure de Piraud de Bocsozel, sieur de Chastelard, qui, ayant osé lever ses pensées amoureuses sur Marie Stuart, fut décapité à Edimbourg. Il y avait été trouvé caché dans la chambre de la reine. Il s'écriant en mourant : "Adieu la plus belle et la plus cruelle princesse du monde."

Le canton de la Côte Saint André se trouve dans la partie au nord de la plaine de Bièvre et dans les coteaux situés au nord de cette plaine. Il est limité, au nord, par le canton de Saint-Jean-de Bournay ; à l'est, par celui du Grand-Lemps ; au sud, par celui de Saint-Etienne de Saint-Geoirs, et à l'ouest, par celui de Beaurepaire.

La Plaine de Bièvre est une plaine assez élevée et très vaste, située sur les limites des arrondissements de La Tour-du-Pin, de Vienne et de Saint-Marcellin. Il paraît, suivant les historiens du Dauphiné, qu'elle a été occupée par une vaste forêt ; 20 ans avant la Révolution, elle était couverte de cailloux et en grande partie en friche, excepté sur les points qui bordent les petites collines entre lesquelles elle est renfermée. Elle s'est beaucoup améliorée depuis la découverte des propriétés fécondantes du plâtre.

Cette plaine commence à peu de distance de Rives ; elle est beaucoup plus élevée que le sol de la vallée de Grenoble ; elle se dirige d'abord du sud-est au nord-ouest de Rives à La Frette, et ensuite de l'est à l'ouest de Rives jusqu'aux coteaux voisins de Beaurepaire ; elle a deux lieues de largeur sur neuf de longueur.

On lit dans les "Souvenirs du Baron d'Haussez", ancien préfet de l'Isère, les observations suivantes sur le plaine de Bièvre :

"Un sol dont la culture est rendue très dispendieuse en raison du grand éloignement des demeures des cultivateurs, fournit des récoltes assez abondantes de blé, de seigle, de lupin, de lin et surtout d'avoine. Quelques prairies artificielles, jetées de loin en loin, donnent une idée de la disposition du sol à se prêter à ce genre de culture. Ce n'est pas à la plaine de Bièvre que l'on doit demander des sites pittoresques et des points de vue variés. Des coteaux couronnés de bois et dont la vigne occupe toute la partie inclinée ; des plaines rases, sans arbres, sans eaux, sans prairies, et au milieu desquelles des villages construits en galets ou pisé sont dispersés à de grandes distances ; peu de vie, quelque chose qui ressemble au désert, telle est cette contrée qui n'a de remarquable que sa sévère mais imposante étendue... Une des causes principales du peu de perfectionnement de l'agriculture dans la plaine de Bièvre, est l'agglomération des habitations sur certains points et leur éloignement des terres qui en dépendent. La culture souffre en raison de la distance qui sépare les champs de la demeure du cultivateur, et la valeur du sol décroît dans la même proportion... Le manque d'eau a été aussi une des causes qui se sont opposées à l'établissement des habitations au milieu de la plaine de Bièvre. Les nombreux ruisseaux qui coulent du pied des coteaux se perdent bientôt et ne jaillissent de nouveau qu'à de grandes distances de leurs sources, pour disparaître encore et tromper les besoins de la contrée qui en attend le principe de sa prospérité. Cet inconvénient est grave, sans doute, mais il pourrait être combattu avec avantage. Des mares revêtues d'une terre glaise, assez abondante dans la plaine, fourniraient aux besoins des bestiaux pendant une grande partie de l'année, et des puits, ceux surtout connus sous le nom de puits artésiens, suppléeraient à l'insuffisance de ce moyen dans les temps de sécheresse."

Les observations du Baron d'Haussez ne s'appliqueraient plus, aujourd'hui à la Plaine de Bièvre, qui a reçu de grandes améliorations par l'effet des progrès de l'agriculture.

Au surplus, cette plaine n'occupe qu'une faible partie du canton de la Côte-Saint-André, dont la plus grande partie se trouve située sur les coteaux qui bornent, au nord, la plaine de Bièvre. Le territoire de la commune de la Côte et celui des communes qui l'environnent au nord et à l'ouest sont d'une assez grande fertilité et renferment un grand nombre de villages vivifiés par les routes qui les traversent ou les avoisinent.

Ainsi la commune de la Côte-Saint-André est traversée par la route départementale qui conduit du Rhône au Pont-de-Beauvoisin, par Beaurepaire, le Grand-Lemps et Virieu, et par celle qui fait communiquer Saint-Marcellin à Bourgoin. A peu de distance de la Côte, en se dirigeant vers Beaurepaire, on trouve la route départementale de Vienne, qui vivifie un pays bien cultivé et coupé par de beaux vallons.

Le canton de la Côte-Saint-André comprend 14 communes, à savoir : la Côte-Saint-André, Arzay, Balbins, Bossieu, Champier, Commelle, Faramans, Gillonnay, Le Mottier, Nantoin, Ornacieux, Pajay, Saint-Hilaire de la Côte et Semons.

La petite ville qui forme le chef-lieu du canton auquel elle a donné son nom, est importante par sa position à la jonction de plusieurs routes qui vivifient un pays coupé par de beaux vallons. Elle est située au pied du coteau qui borne, au nord, la plaine de Bièvre, à 5 kilomètres au nord de la station du chemin de fer de Grenoble à Saint-Rambert. Des rues alignées et coupées à angles droits, une situation agréable et un commerce assez considérable en vins, en eaux-de-vie et en liqueurs renommées, placent cette ville au nombre des plus intéressantes du département.

Diaporama

Quoique l'on ait trouvé à diverses reprises, dit M.A. Macé, dans son "Itinéraire du chemin de fer de Saint-Rambert à Grenoble", à la Côte-Saint-André et dans plusieurs localités voisines, des objets antiques de diverses espèces, aucun fait, aucun acte ne mentionne cette ville, soit dans l'antiquité, soit pendant les premiers siècles du Moyen-Age. Ce n'est qu'à partir du 13ème siècle qu'il en est fait mention.

Avant la réunion du Dauphiné à la France, la terre de la Côte-Saint-André appartenait aux comtes de Savoie, qui occupaient une grande partie du Viennois. Ce sont eux qui, au 13ème siècle, construisirent les murs d'enceinte dont on voit encore quelques trace, et le château qui dominait la ville vers le nord, et sur l'emplacement duquel a été construit le château actuel, vers l'an 1600. Des luttes continuelles et acharnées eurnt lieu entre les Dauphins et les Comtes de Savoie pour la possession du château et de la terre de la Côte. Thomas, fils du comte de ce nom, fut tué auprès de ce bourg en 1285 dans un combat contre le Dauphin, et fut enterré dans l'église de la Côte. Mais en 1355, après la cession du Dauphiné à la France, un traité fait entre le Dauphin Charles, qui fut plus tard le roi Charles V, et le Comte de Savoie, Amédée VI, surnommé le Comte-Vert, rendit à La France les montagnes de la Grande-Chartreuse, Voiron, la Côte-Saint-André et ses dépendances.

"Au 15ème siècle, dit encore M.A. Macé, les gouverneurs du Dauphiné résidèrent à plusieurs reprises à la Côte-Saint-André ; les Etats du Dauphiné s'y réunirent en 1436, et ce fut dans l'ancien château de la Côte, qui n'existe plus, que le Dauphin Louis , plus tard Louis XI, épousa Charlotte de Savoie. Au 16ème siècle, la Côte éprouva beaucoup de désastres : elle fut pillée en 1525 par des soldats mercenaires licenciés après le désastre de Pavie. Dans la seconde moitié du même siècle, elle éprouva durement le contrecoup des désastreuses guerres de religion qui bouleversaient la France. La réforme s'y était introduite de bonne heure... Occupée successivement par les différents chefs qui soutinrent, souillèrent, trahirent ou illustrèrent la cause de la réforme, le baron des Adrets, Montbrun, Lesdiguières, la Côte-Saint-André fut assiégée pendant plusieurs jours et prise d'assaut par le baron de Gordes, au nom du roi et des catholiques, au mois de février 1568, et c'est à la suite de ce siège que ses murs et son château furent démantelés."

 La Côte-Saint-André fut encore affaiblie et ruinée par la révocation de l'édit de Nantes, qui lui enleva ses familles les plus riches et les plus industrieuses, et notamment la famille Sismonde de Sismondi, d'où descend l'illustre historien de ce nom, et qui alla s'établir à Genève.

"Il y a peu de mandements, dit Guy Allard, où il y ait autant de familles notables. C'est pourquoi, pour les fortifications du bourg, il y a eu des différends entre elles, les ecclésiastiques et le tiers-état, ce qui a été réglé par un arrêt du Conseil delphinal du 22 mai 1393. Le Conseil delphinal était à la Côte-Saint-André en 1421."